vendredi 8 juin 2012

Mayotte, J5: La France comme on la voit rarement!

Pour continuer mon histoire sur l'immigration, j'ai rencontré Michel, membre très actif de RESF. Ce prof qui connait bien Mayotte a été récemment mis sur la sellette par la préfecture. Celle-ci lui a refusé la prolongation de son contrat sur l'île; Sans doute à cause de son engagement qui devenait un peu trop génant; Après quelques mois de galère et un procès, la décision vient d'être suspendue... A suivre.
Michel m'a emmené à Kaweini. Un bidonville hallucinant. Maisons de tôles accrochées sur une colline abrupte, aux portes de Mamoudzou. Des ruelles étroites, le sol est retenu par des pneus remplis de terre. Partout des enfants qui jouent. Ici vivent les comoriens d'Anjouan, de Grande-Comore. Bien sûr, une grosse partie de ces gens sont sans-papier. Michel me présente Abdallah, un jeune comorien qui a connu les expulsions (il y a trois jours encore, il était pris par la BAC, qui ont fini par le relacher.) Il me montre sa maison, sa famille et me raconte son histoire. Révoltant. Dans ce quartier, la police fait des descentes quasi-quotidiennes et remplit ainsi sa "mission". La machine à expulser marche à fond. Et les qwassa-qwassas ne cessent de revenir au plus grand bonheur des passeurs. Car parfois, ces barques surchargées chavirent. Le dernier drame s'est déroulée il y a quinze jours. 5 morts, 15 disparus... Les survivants ont passé une nuit à l'hôpital, cinq au centre de rétention. Avant d'être expulsés. Mayotte=France= Pays des droits de l'Homme? Liberté, égalité, fraternité?  Michel m'a ensuite emmené dans un autre de ces bidonvilles, moins grand que le précédent mais tout aussi sordide. Majicavo Koropa. Sur le chemin, il a voulu me montrer la décharge à ciel ouvert. Des enfants comoriens y ramassent de quoi vivre! Oui, ici c'est réellement le tiers-monde dans la République. A suivre.
















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